DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ par Dan Albertini
Entre (). Le temps est aux héros ce que l’amour est aux amants. Peu importe la morale, l’histoire parlera d’elle-même. Cuba se vit en français. Fermons les ().
Adieu Fidel, j’ai vu CHE hier. Dans un film on s’entend. Une fille m’a vu poser la jaquette. Elle me dit : « très bon » en appréciant d’un geste de la tête. Karine est une jeune canadienne de parents trinidadiens. Je lui ai dit que CHE a perdu. Elle me parut déçue. Je rajoute. Cause : Fidel. Soulagée, elle ne savait que dans ma jeunesse, depuis la 6ième secondaire, on m’a surnommé Castro à cause de ma barbe. Une législation sans terroir de l’histoire dont tout le monde est tenancier. Jusqu’à 2001 pour moi, je n’ai pas aimé l’autre référence. On peut l’imaginer. Tout révolutionnaire, je corrige. En classe il y avait Évis Théodore, il quitta le collège tôt, il partit tout révolutionnaire dans l’âme. Nous l’avions surnommé Castro, puis Fidel. Mais je le crois du CHE. Il se fabriqua un statut de photographe et tenait un studio vers la rue des Miracles je crois. On est en Haïti, j’ai appris le communisme exactement là. Hormis nous deux tous les copains étaient capitalistes dans le sens du paternel. Bien que le mien fût banquier et développeur industriel, ma conscience se forgea en compagnie des domestiques. Mais Évis et moi, on s’était forgé un ego très tôt depuis. J’étais le seul à passer le voir après son départ du collège, à son studio. Il y avait Duvalier mais on était là. C’est dans ce contexte que je rêvais de partir me former pour revenir défaire Duvalier par les armes, et, que plus tard j’ai été en technologie pour savoir fabriquer des armes. Oh Karine !
Fidel, qui connaît ? Qui de nous Haïtiens serait mieux placé pour parler de Fidel à titre posthume si ce n’est Duvalier. Duval a connu toute cette transmutation politique régionale de la diplomatie internationale. Duval, à qui on aurait offert la dictature contre la vendange communiste, pour s’élever contre en retenue. La mort s’en est suivie, déchirant un pays forgeur de liberté dans le sens de 1804. Les archives Castro ne partiront certainement pas d’Haïti, Duvalier est mort et parti avec sa mémoire. La République est encore à la transe de la terre brûlée tandis que Cuba a négocié et gérer pour le meilleur et pour le pire, pour une Nation. On la connait aujourd’hui la nation cubaine. Curieux, Cuba, Castro, connaissent Haïti. Nous ne pouvons pourtant que suivre les autres dans leur récit. Une fois de plus un manque d’expertise pour un pays frère dont ses migrants cubains ne sont pas moins du million à Oriente de Cuba. Dieu merci, nous ne sommes obligés de dire « auf wiedersehen » ni l’équivalent en russe. J’ai failli y toucher par le communisme, non pas par dòdòf, comme le dirait l’oncle Edouard à Brooklyn. Je suis resté au « guten morgen » depuis Port-au-Prince. Je me pose aujourd’hui deux questions nostalgiques. 1. Que dirait Duvalier de Castro en ce jour de deuil ? 2. Que seraient ces deux hommes politiques à la démission de Fidel ? Mais de Fidel que sont les archives sur Duvalier si Raoul dévoilait ? Raoul le connaît.
De Miami à Cuba. Havana, une inscription : « aqui no queremos amos ». C’est une réponse mais avant tout une affirmation cubaine. Quelle déclaration d’amour pour un pays que l’on dit dictatorial mais chez qui l’on vient chercher de l’aide médicale. Pour vivre non pas comme au Canada de Justin Trudeau où l’on vend aux frais du payeur de taxes, « l’aide médicale à mourir ». Expédier l’humain, volo as are avi atum. Telle méprise au Sommet de la Francophonie qui joue contre l’Arabie Saoudite. Si Eliàn Gonzales se trouvait à YUL-Montréal ! Heureux, Clinton a respecté les conventions
Castro c’est aussi la grande bataille médiatique de l’affaire Elian Gonzales dont les parents éloignés ont voulu anéantir une vie. Un rêve d’enfant avec son père, pour des raisons politiques mesquines. Eliàn est encore à Cuba. Et, les dissidents sont soumis à la loi américaine qui fait désormais de Cuba un partenaire potentiel. La Cuba de Castro a écrit son histoire par ces mots à Havana: « devuelvan a Eliàn, a la Patria ». Une curieuse murale ou un curieux graffiti ? Peu importe, le monde salue aujourd’hui, la mort mais aussi l’œuvre et le courage d’un grand chef révolutionnaire. Que serait ou qui serait Eliàn aujourd’hui, à Miami ? C’est une leçon inoubliable. Grand merci à Fidel. Remarquons que le cinéma américain n’y a touché car la peur du visage du CHE qui referait surface a trouvé en Fidel une excuse. Peu importe même si je demeure critique par rapport au cinéma cubain en fonction de la saveur soviétique. Haïti se trouve en ce jour, à la merci d’une machine cubaine du cinéma comme esthétique éberluée. Notre révolution, notre nouvel élixir se trouve à ce titre. Adieu !
dan@albertini.co
article envoyé le 25 nov., publié le 26 novembre 2016